samedi, 27 avril, 2024
Industrie culturelle et créative : L’Afrique prochain champion mondial de la mode selon un rapport de l’UNESCO

Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, a dévoilé dans un rapport dédié à l’industrie de la mode en Afrique que le continent a tous les atouts pour devenir un prochain champion mondial du secteur, à condition que les acteurs du secteur et l’écosystème de la mode bénéficient d’un soutien accru des décideurs publics.

 

La mode en Afrique est un secteur porteur en perpétuelle croissance. Un secteur qui si bien soutenu par les pouvoirs publics pourrait se développer bien plus encore. A en croire l’UNESCO, le potentiel est énorme, évidemment sur le plan économique, mais aussi pour l’insertion des jeunes, pour l’autonomisation des femmes et pour le rayonnement culturel du continent à travers le monde. Intitulé ‘’Le secteur de la mode en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissance’’, cette analyse de l’UNESCO démontre que le continent a toutes les cartes en main pour devenir un prochain champion mondial de la mode. Il est à la fois un important producteur de matières premières (37 pays sur 54 produisent du coton), exportateur de textiles (15,5Mds$ par an) et marché importateur (23,1Mds$ par an). « La mode décolle en Afrique, et ce rapport démontre qu’elle peut se développer bien plus encore. Pour cela, les créateurs, les professionnels et l’ensemble des infrastructures de production et de diffusion ont besoin de recevoir un soutien accru des décideurs publics », peut-on lire dans le communiqué de l’UNESCO.

Aussi, insiste le rapport, le continent connait également un engouement nouveau et grandissant pour le Made-in-Africa en particulier chez les jeunes, les moins de 25 ans représentent 50 % de la population totale du continent, et dans une classe moyenne en plein essor, déjà plus de 35% de la population, ouvrant ainsi de nouveaux marchés de consommation. Cette croissance de la mode, mentionne le communiqué, est favorisée par le secteur numérique toute chose qui facilite les commerces intra-africains ainsi que le rayonnement de jeunes talents.

 

Plusieurs défis à relever

Dans son rapport, l’UNESCO souligne quatre défis posés aux gouvernements et décideurs pour réaliser le potentiel du secteur de la mode en Afrique. Notamment, le renforcement de la protection juridique des créateurs et des professionnels  au niveau de la propriété intellectuelle, du niveau de rémunération, des conditions de travail et d’organisation en unions professionnelles ou encore des droits sociaux. Aussi, l’organisation onusienne recommande-t-elle un investissement dans les petites et moyennes entreprises qui, à l’en croire, représentent aujourd’hui 90% des entreprises du secteur de la mode en Afrique. Elle préconise également l’établissement de normes environnementales exemplaires, une amélioration de la transmission des savoir-faire et la formation. Si tous ces défis sont relevés, comme le souligne l’UNESCO, l’Afrique, qui regorge par ailleurs de talents dans le domaine de la haute couture, des métiers d’art et de l’habillement, avec ses 32 Fashion Weeks organisées chaque année, verra son secteur en grand essor.

 

L’Afrique de l’Ouest, l’une des régions du continent démontrant le plus de créativité dans le domaine de la haute couture

Dans le rapport, L’Afrique de l’Ouest est présentée comme l’une des régions du continent démontrant le plus de créativité dans le domaine de la haute couture avec de nombreux créateurs de renom ayant émergé au cours des dernières décennies, en particulier au Ghana, au Nigéria et au Sénégal. Au niveau de la haute couture, on observe une montée en puissance des marques africaines grâce à des créateurs de mode emblématiques comme Pathé’O (Côte d’Ivoire) et Alphadi (Niger), mais aussi à de nouveaux talents comme Adama Paris (Sénégal), Kente Gentlemen (Côte d’Ivoire), Niuku (Mauritanie), Christie Brown (Ghana). Aussi des pays comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Ghana ont mis en place des politiques destinées à encourager la consommation de textiles traditionnels tissés à la main.

Les industries culturelles et créatives (ICC), auxquelles appartiennent les secteurs de la mode et du design, sont d’importants leviers pour le développement durable et des outils essentiels pour réaliser les aspirations des objectifs de développement durable des Nations Unies d’ici à 2030. Elles stimulent la croissance économique, créent des opportunités d’emplois décents et jouent un rôle clé dans le bien-être des sociétés et des individus. Des recherches récentes de l’UNESCO ont montré que les ICC représentent 3,1 % du produit intérieur brut (PIB) mondial et 6,2 % du total des emplois.

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