vendredi, 3 mai, 2024
Aboudia, Yeanzi, Laéticia Ky, Fréderic Bruly Bouabré,… : Ces artistes-peintres qui font la fierté de la Côte d’Ivoire !

Au départ méconnus pour la plupart, les artistes-peintres ivoiriens sont depuis plus de deux décennies présents sur les plus grandes scènes internationales. Leurs œuvres se vendent très bien allant jusqu’au demi-milliard franc CFA. Ces nouveaux maitres sont entre autres Aboudia, Yeanzi, Armand Boua, Laéticia Ky, Fréderic Bruly Bouabré, Oauttara Watts et d’autres figures moins médiatiques mais aux talents immenses.

 

De la Biennale de Suisse en passant par la Biennale de Paris, de Dakar, les plus grandes galeries, les foires et les ventes aux enchères dédiées à l’art contemporain africain, ils sont tous présents et leurs œuvres sont très prisées. Ils sont presqu’incontournables. Qui sont-ils ? A la découverte donc de sept grandes figures ivoiriennes des arts plastiques et visuels.

 

Aboudia, de la rue au toit du monde

Né en 1983 à Abidjan, Aboudia vit et travaille entre Abidjan et Brooklyn. Diplômé du Centre Technique des Arts Appliqués de Bingerville, le travail d’Aboudia est largement diffusé dans la presse internationale en 2011 pour son témoignage des combats de la crise ivoirienne de 2010-2011. Aboudia s’inspire des graffitis dessinés par les jeunes sur les murs dans les rues d’Abidjan, en particulier les quartiers populaires d’Abobo, Yopougon et Treichville. Il examine la vie quotidienne en Côte d’Ivoire, avec une attention particulière à son histoire de conflit. En clair, il s’est imposé en une décennie comme le chef de file d’une génération de plasticiens abidjanais qui représentent principalement des scènes de la vie de tous les jours à Abidjan et des portraits d’habitants de la capitale économique de Côte d’Ivoire. Il est aujourd’hui présent sur toutes les grandes scènes internationales et fait la grande fierté de la Côte d’Ivoire. Aboudia est même cité en exemple par la ministre de la Culture et de la Francophonie comme modèle de réussite et aussi de résilience. « Au-delà de l’art contemporain notre jeunesse s’exprime également dans tous les secteurs des ICC. Aujourd’hui, on constate que les œuvres de certains de nos artistes sont essentiellement achetées en dehors de notre continent. Par exemple, une œuvre de notre peintre Aboudia a été vendue à Londres pour 370 000 Dollars US soit plus de 243 millions F CFA », avait fièrement brandi Françoise Remarck lors de son discours devant plus de 150 nations réunies à l’occasion du Mondiacult 2022.

 

Même mort, Fréderic Bruly Bouabré continue d’être présent

Dessinateur, poète, écrivain érudit, inventeur de l’alphabet Bhété, Frédéric Bruly Bouabré est un artiste internationalement connu. Il est révélé en 1989 à Paris, à l’occasion de l’exposition fondatrice des ‘’Magiciens de la terre’’ qui valorise pour la première fois l’art contemporain non-occidental. L’artiste décédé à Abidjan en 2014, bénéficiera d’une reconnaissance internationale à partir de 1989. Dès lors, sera-t-il présent à tous les grands rendez-vous. Des expositions de Berlin et Francfort en passant par les Biennales de Venise en 1995 et 2013, de Sydney en 1996 et 1998, de Sao Paulo en 1996 et 2012, de Dakar en 1998, d’Istanbul en 2001 et de Moscou, les œuvres de Fréderic Bruly Bouabré vont toujours susciter une admiration et attention particulières. En 2022, Fréderic Bruly Bouabré sera présent à la Biennale de Venise, la Côte d’Ivoire l’ayant retenu parmi les six artistes à exposer à son pavillon. Il a eu pour mérite d’avoir transmis une partie de son héritage à son « petit-fils » Aboudia qui fait honneur à la Côte d’Ivoire.

 

Oauttara Watts, celui qui a côtoyé Basquiat

Présenté comme « celui qui a côtoyé Basquiat », Ouattara Watts est un artiste ivoirien résidant à New-York. Avant-gardiste, il est très adoubé pour l’originalité de ses œuvres qui se vendent en moyenne de 24 millions F CFA à 65 millions F CFA. Ouattara Watts est un plasticien qui interroge sa relation au monde à travers ses tableaux-sculptures. Inspiré par les grands maîtres européens et américains tels Goya, Pollock, Picasso et Basquiat, l’artiste né en 1957 à Abidjan est toujours entre deux expositions à Rome, Berlin, Londres, Le Cap, ou entre deux voyages sur le continent que ce soit au Mali, au Burkina, ou en Côte d’Ivoire. « Ma vision n’est pas reliée à un pays ni à un continent ; elle dépasse les frontières et tout ce qu’on peut repérer sur une carte. Si j’utilise des éléments identifiables pour mieux être compris, il s’agit toutefois d’un projet qui va bien au-delà. C’est le Cosmos que je peins », se définit-il.

 

Yeanzi et Laéticia Ky, de belles pépites

Né 1988 à Katiola, Yeanzi vit et travaille à Bingerville. Adepte du street-art, il a travaillé comme portraitiste de commande pendant une dizaine d’années. Depuis 2013, il poursuit un travail personnel en utilisant la matière plastique qu’il fait fondre. L’artiste réalise des tableaux à partir de sacs plastique fondus, véritables fléaux environnementaux. Yeanzi a reçu plusieurs prix et distinctions, notamment le premier prix de peinture au concours culturel ‘‘Cote d’Ivoire-Israël’’, en 2008. Il a également reçu le diplôme d’honneur de l’ordre national du mérite ivoirien en 2012. En 2013, il est lauréat du ‘‘Grand prix de Guy Nairay’’ et du prix ‘‘Bene Hoane’’ en 2013, il a également participé aux ‘‘Jeux de la Francophonie’’ à Nice, France.

Laetitia Ky dont les œuvres sont exposées à la Biennale de Venise  est une artiste ivoirienne et influenceuse connue pour les sculptures extravagantes qu’elle réalise avec sa chevelure, du fil de fer et parfois des extensions capillaires. Elle se coiffe et se met en scène sur les réseaux sociaux pour dénoncer les tabous et les violences envers les femmes en Côte d’Ivoire. Son inspiration vient d’un compte qu’elle a découvert, qui faisait la promotion des femmes noires, et qui a posté un album photo qui montrait les femmes africaines, les coiffures qu’elles portaient avant la colonisation. Elle est même citée en exemple par la ministre de la Culture et de la Francophonie. « Notre jeunesse culturelle est créative, connectée, consciente des enjeux autour du Développement durable. Par exemple, Laetitia Ky, à travers son art sculptural capillaire, est une artiste engagée qui fédère plus de 23 millions de vues sur TikTok », avait-elle témoigné lors de la Conférence mondiale de l’UNESCO sur les politiques culturelles et de Développement durable.

 

La nouvelle génération d’artistes contemporains ivoiriens est incarnée par plusieurs artistes très représentatifs au niveau international dont Aboudia, Yeanzi, Laéticia Ky, Armand Boua, Ouattara Watts, Frédéric Bruly Bouabré, Ananias Leki Dago, Jacobleu, Pascal Konan, Soro Péhouet, Méné Martial.

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